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Sessions plénières

 Plénière 1

Industrie 5.0 : Défis et opportunités

 

Prof. Olga BATTAÏA


Résumé:

En 2020, sous la coordination de la Direction « Prospérité » de la DG Recherche et Innovation de la Commission européenne, le paradigme de l'Industrie 5.0 a été élaboré. Ce cadre vise à rendre l'industrie plus durable, résiliente et centrée sur l'humain. S'appuyant sur les avancées technologiques et la numérisation qui sont à la base de l'Industrie 4.0, l'Industrie 5.0 met l'accent sur un changement visant à placer les humains au cœur de la transformation industrielle, en mettant l'accent sur l'obtention de résultats durables et sur la promotion d'un environnement résilient. Cette présentation explore de manière critique la perception des concepts de l'industrie 5.0 dans les contextes académiques et pratiques, en soulignant les défis qu'elle présente et les opportunités qu'elle offre.

Biographie :

Olga Battaïa est Professeure Senior au sein du Département de Management des Opérations et des Systèmes d'Information de Kedge Business School. Elle occupe depuis 2020 le poste de Doyenne Associée à la Recherche à Kedge Business School . Elle est également rédactrice associée pour plusieurs revues scientifiques internationales à comité de lecture telles que : Journal of Manufacturing Systems, IISE Transactions (Institute of Industrial and Systems Engineers), et Omega – The International Journal of Management Science. Membre associée de l'Académie Internationale pour l'Ingénierie de Production (CIRP) et membre du Comité Technique 5.2 de l'IFAC sur la Gestion et le Contrôle en Fabrication et Logistique, ses domaines de recherche incluent la gestion de la chaîne logistique, l'Industrie 4.0, la fabrication durable, l'analyse des données (business analytics), et les systèmes d'aide à la décision. Olga Battaïa a coécrit plus de 250 publications scientifiques et a supervisé ou co-supervisé 18 doctorants (PhD et DBA). Au cours des cinq dernières années, elle a coordonné ou participé à plusieurs projets de recherche, tels que le projet européen "RISE MAIA – Models and Methods for an Active Ageing Workforce: an International Academy", "Design and management of reconfigurable and sustainable manufacturing systems", "Design of spatio-temporal networks in stochastic and dynamic environment: new mathematical models and optimization approaches" (DESIDE), ainsi que "Planning and flexible work assignment to operators in aeronautic assembly lines: a systemic approach for addressing ergonomic and economic risks" (PER4MANCE) financé par l'Agence Nationale de la Recherche (ANR), et "Sustainable Personnel Planning in Highly Customized Assembly Lines with Work Sharing" (SUPERPLAN) financé par l'Agence Allemande de Recherche (DFG). Elle a été invitée à présenter ses travaux lors de conférences internationales renommées et dans diverses universités en Europe, Afrique, Amérique, Asie et Australie.
Plénière 2

Technologies émergentes pour la maintenance prédictive au service de l’industrie 5.0 : Vers une nouvelle forme de coopération Humain/Machine … interpellant sur son impact potentiel sur la santé et la sécurité au travail

 

Prof. Benoit IUNG

 

Résumé:

Alors que l’industrie 4.0 est principalement centrée sur l’automatisation et la digitalisation des processus industriels, l’industrie 5.0 n’est pas un paradigme se substituant à cette dernière mais bien un paradigme en évolution prônant une approche résolument « centrée humain » en intégrant des considérations sociales, environnementales et de résilience [1]. En ce sens, l’industrie 5.0 replace l’humain au centre des préoccupations pour lui redonner un rôle majeur. Ceci se construit sur une collaboration humain/machine compétitive car basée sur une synergie adaptée des compétences humaines avec les capacités de la machine. Dans cette collaboration, les technologies doivent servir l’homme et non l’inverse. Ceci est d’autant plus vrai dans des domaines industriels innovants, comme la maintenance prédictive, où la confiance, par exemple dans la prise de décision en anticipation (ex. à base de RUL), est primordiale pour conserver les performances du système [2. Par conséquent, notamment dans ce domaine, aux technologies conventionnelles viennent s’ajouter des technologies comme l’Intelligence Artificielle voire l’IA générative, des agents conversationnels, l’IIoT, la RA/RV …
Ces technologies sont majoritairement émergentes [3] car, entre autres, en rupture d’usage et requérant des périodes d’apprentissage plus ou moins longue, par exemple, en regard de l’analyse en exploitation de l’état de santé du système ou de déploiement optimal de l’action de maintenance décidée. Ceci aboutit à des configurations humain-machine aussi bien dans des phases qui peuvent être dans le meilleur des cas des configurations « capacitantes » mais dans des cas plus difficiles des configurations « aliénantes » [4]. Ceci soulève de nombreuses questions dont une importante est d’évaluer l’impact de ces configurations (situations de travail) dans le domaine de la maintenance prédictive sur les fondamentaux de la santé/sécurité au travail (SST) [5]. Est-ce qu’il y a création de nouveaux risques, aggravation ou déplacement d’un risque existant, suppression de risques existants … Les réponses à ces questions sont essentielles afin d’envisager si besoin des précautions à prendre afin de protéger la SST des salariés et d’accompagner en toute quiétude le déploiement d’une maintenance prédictive au service de l’Industrie 5.0.

1 - J. Yang et al., 2024. Human-machine interaction towards Industry 5.0: Human-centric smart manufacturing. Digital engineering, 2, /doi.org/10.1016/j.dte.2024.100013.
2 - M.E. Bobillier Chaumon, 2021. Technologies émergentes et transformations digitales de l’activité : enjeux pour l’activité et la santé au travail. Psychologie du travail et des organisations. 27, pp 17-32.
3- Aitzaz Ahmed Murtaza et al., 2024. Paradigm shift for predictive maintenance and condition monitoring from Industry 4.0 to Industry 5.0: A systematic review, challenges and case study, Results in Engineering, 24, /doi.org/10.1016/j.rineng.2024.102935
4- Etude des impacts de l’IA sur le travail. Synthèse générale du rapport d’enquête du LaborIA Explorer. https://www.laboria.ai/
5 - N. Tarhouny, 2025. IA et SST – Il faut absolument faire une étude d’impact. Face au risque – Le média de référence des responsables de la sécurité (605 – janvier/février 2025) - https://www.faceaurisque.com/2025/01/15/ia-sst-etude-impact-interview-nina-tarhouny/

Biographie :

Benoît Iung
est Professeur titulaire en Pronostics et gestion de la maintenance (PHM) à l’Université de Lorraine (France). Il mène ses recherches au Centre de Recherche en Automatique de Nancy (CRAN, CNRS UMR 7039), dont il est directeur adjoint depuis 2024. Ses domaines de recherche et d’enseignement incluent l’ingénierie de la maintenance avancée, les technologies de maintenance prédictive, la surveillance des conditions, les systèmes de production cyber-physiques (CPPS) et l’Industrie du Futur.

En lien avec ces thématiques, il a assumé la responsabilité scientifique de la participation du CRAN à de nombreux projets nationaux, européens (par ex. REMAFEX, DYNAMITE) et internationaux, notamment avec la Chine (par ex. EIAM-IPE, CENNET), le Chili (par ex. iMaPla) et le Brésil (par ex. cadre COFECUB). Il a coordonné le projet européen AI-PROFICIENT (appel ICT-38 ; 2020-2023 ; Intelligence Artificielle pour la fabrication) et est impliqué dans le projet européen MODAPTO (2023-2025). Il collabore également avec l’industrie dans le cadre de programmes de recherche (notamment en France avec EDF, CEA, RENAULT, ARCELORMITTAL, SEW USOCOME, SCHNEIDER ELECTRIC) et a dirigé, jusqu’en 2018, un laboratoire commun appelé PHM-FACTORY avec la société PREDICT (ANR LabCOM).

Il a été président du Comité Technique CC5 de l’IFAC (juillet 2020 - juillet 2023) traitant des entreprises manufacturières cyber-physiques et, auparavant, président du TC5.1 de l’IFAC (2017-2020). Il a également dirigé jusqu’en 2014 le groupe de travail A-MEST sur la maintenance avancée et jusqu’en 2020, le comité technique ESRA sur la fabrication. Membre de la CIRP depuis 2017, il est également membre de la PHM Society (depuis 2018), membre fondateur de l’ISEAM et du réseau académique européen IAM Academic and Research Network, et membre nommé des comités techniques 5.1 et 5.3 de l’IFAC. Il a occupé une position de chercheur invité au centre NSF pour IMS (Université de Cincinnati ; jusqu’à fin 2017) et est actuellement Professeur invité (projet d’expert étranger) à l’Université Tongji (Shanghai, Chine).

Depuis 2016, il est responsable de projets sur l’Industrie du Futur pour l’Université de Lorraine, ce qui lui a permis de s’impliquer dans les associations européennes EFFRA et A.SPIRE. Benoît Iung a (co)-écrit plus de 300 articles scientifiques (H-index 41 ; Google Scholar) et plusieurs livres, y compris le premier ouvrage sur l’e-maintenance publié par Springer. Il a présenté de nombreuses conférences plénières sur le PHM et la maintenance prédictive/contrôle, participé en tant qu’examinateur ou évaluateur à de nombreuses soutenances de thèses en France, en Europe et dans le monde (Royaume-Uni, Belgique, Norvège, Allemagne, etc.).

Il a supervisé 24 doctorants à ce jour (+ 4 en cours). Il a été membre de comités de programme pour plus de 200 conférences IEEE, CIRP et IFAC, et développe une expertise pour la Commission Européenne et EiT dans le cadre d’H2020/Horizon Europe (depuis 2015). Benoît Iung est également expert évaluateur pour le FWO Review College (2023-2025). Il figure, depuis 2019, dans le classement des « Top 2% Scientist » de la base de données publique des 100 000 scientifiques les plus cités.

Actuellement, il est éditeur du Journal of Systems and Control de l’IFAC. Benoît Iung a obtenu son diplôme de Licence, Master et Doctorat en Automatique, Génie Industriel et Automatisation à l’Université de Lorraine, ainsi qu’une Habilitation à Diriger des Recherches (2002) dans cette même université.

Plénière 3

Transformation digitale, pas sans une culture adéquate !

Succès et limites d’un modèle opérable pour une culture organisationnelle gouvernable dans un environnement volatil, incertain et en forte digitalisation

 

Dr. Karim HEDEOUD-PERROT, Dr. Gabriel ROUSSEAU, Prof. Abdessamad KOBI
 

Résumé:

L’intégration des technologies et la maîtrise des pratiques du digital dans les activités économiques, sociales, sociétales et environnementales représentent à la fois des gisements d’immenses opportunités et des sources de contraintes significatives pour tout type d’organisation et son collectif humain.
Pour convertir ces opportunités et ces contraintes en impact positif durable, les organisations n’ont pas d’autre alternative que la production et l’échange de valeur en réseau au sein d’écosystèmes interopérables. Créer, délivrer, capter cette valeur et s’organiser en écosystème capable de passer à l’échelle ne sont possibles et optimaux qu’au moyen du digital.
Cependant la transformation digitale ne désigne pas un changement technologique stricto sensu, mais bien l'ensemble des mutations managériales, organisationnelles, et surtout humaines, qui s'opèrent directement ou indirectement en raison de l'intégration des technologies digitales ou digitalisables.
Mais le facteur premier d’échec des initiatives de transformation d’une organisation est la culture de son collectif humain. Si l’investissement côté process et méthodes de production de valeur est indéniable, la culture reste de son côté un levier mal compris, perçu comme difficilement maitrisable et entravant le déploiement de toute initiative de changement.
Pourtant les fondamentaux culturels d’une organisation, leurs mécanismes, leurs évaluations sont connus et permettent faire de la culture un actif stratégique "raisonnablement" gouvernable et le catalyseur d’une transformation permanente. La condition étant de ne pas considérer les femmes et les hommes du corps social de l’organisation comme une machine mais bien comme un système social complexe, adaptatif, singulier et d’agir en conséquence.

Biographies :

Karim HEDEOUD-PERROT est co-fondateur d’IMPACTEEV, une holding luxembourgeoise qui orchestre un écosystème d’entreprises dédié à la production et à l’échange de valeur au sein des organisations ainsi qu’à leur transformation grâce au digital tout en en favorisant un impact positif durable. Fort de 25 ans d’expérience, principalement dans des initiatives métiers à forte composante digitale et organisationnelle, Karim a piloté de nombreux programmes et projets internationaux dans des contextes d’urgence (finance, banque, énergie, défense spatiale, industrie militaire, éducation). Aujourd’hui, il se concentre sur la coordination de la transformation digitale et l’interopérabilité des écosystèmes avec une approche anthropologique qualitative et quantitative des collectifs humains. Par ailleurs, il forme depuis 20 ans en universités, écoles et milieux professionnels.



Gabriel ROUSSEAU est un leader dans le domaine de la prise de décision basée sur l'IA depuis 15 ans. En tant que chef de produit pour la technologie IBM Decision et IBM Watsonx Orchestrate, Gabriel dirige la création de la prochaine génération d'IA neuro-symbolique . En tant que responsable du Lab d’IBM France à Sophia-Antipolis, membre du Conseil de Recherche Industrielle pour l'Intelligence Artificielle et Professeur Associé à temps partiel à Polytech Angers, Gabriel a noué des partenariats étroits avec des universités, entreprises et chercheurs de premier plan dans le domaine de l'IA et de la transformation digitale.
Gabriel est titulaire d'un DEA en mathématiques appliquées au calcul scientifique, d’un certificat en management de Stanford et des certifications IBM Thought Leader Project Manager et IBM Agile Thought Leader.



Abdessamad KOBI est professeur des universités à Polytech Angers/Université d’Angers et il est membre de l’équipe Sûreté de Fonctionnement et aide à la Décision du laboratoire LARIS. Titulaire d’un doctorat en automatique de l’INPL et d’une Habilitation à Diriger les recherches de l’Université d’Angers en Optimisation et maîtrise des processus industriels. Ses travaux de recherche s’articulent autour de la qualité, Lean Six sigma, l’optimisation et maitrise des processus et la sûreté de fonctionnement. 
Panel Industriel

 L'Intelligence Artificielle : Révolution et Innovations pour l'Industrie

 

Prof.  Lionel AMODEO, Prof.  Abdelkhalak  EL HAMI

Résumé:


Ce track explore l'impact de l'IA sur l'industrie, comment elle transforme les processus de production, les chaînes d'approvisionnement, la maintenance prédictive, et bien plus encore. Nous discuterons des applications pratiques, des défis sociaux et environnementaux, des opportunités et de l'avenir de l'IA dans le secteur industriel. Plusieurs questions sont au centre de ce sujet important et vaste : Comment l'IA intègre et optimise la production industrielle grâce à l'Internet des objets (IoT), la robotique et l'automatisation ; comment les systèmes IA révolutionnent la gestion des stocks, les prévisions de demande et la gestion des chaînes d'approvisionnement, comment l’Intégration de l'IA dans les processus de contrôle qualité peut garantir des produits conformes aux normes, comment l’IA aide à l’analyse de données complexes pour guider les décisions stratégiques dans les industries, mais également quels sont les défis éthiques de l’IA, notamment la gestion des données, la responsabilité des algorithmes et les impacts sur l'emploi.

Ce track se composera de plusieurs sessions suivant le nombre et les sujets abordés. On peut toutefois envisager des sessions sur l’IA et la production industrielle, l’IA et la prévision et la gestion des stocks, l’IA et les processus de contrôle qualité et l’éthique de l’IA dans la gestion des données.

Un panel sera organisé avec la présence d’experts de l’IA, des dirigeants et décideurs d’entreprise, des entrepreneurs et investisseurs, des utilisateurs de l’IA dans l’industrie.

mise à jour le 14 mars 2025